Fin de l'histoire ?

Publié le par amarula



Je propose :



        Quelques jours plus tard, un Masaï tout de rouge vêtu, vacher de son état et qui rentrait son troupeau le soir, aperçut en contrebas le corps pitoyable et maculé de boue du Consul de France au Mozambique gisant dans une profonde dénivellation.
 
 
   
     Pour des raisons de discrétion, celui-ci ne fut pas confié à un organisme local mais brûlé en toute hâte dans l'incinérateur situé au fond du jardin de l'ambassade, celui qui servait habituellement à la responsable du centre de documentation pour faire disparaître les archives qu'elle ne savait où classer. Le jardinier Juma et le garde Joao voulurent bien se charger de cette triste opération.
 
 
 
      Une messe fut célébrée par le Père Philibert à laquelle le personnel local de l'ambassade n'assista qu'avec réticences, tant il n'avait que peu apprécié l'attitude arrogante, à la limite du harcèlement moral, voire sexuel, de feu leur supérieur direct. Quant à la communauté française, elle ne put que s'interroger sur les raisons forcément douteuses qui avaient pu pousser le jeune homme à déambuler seul, de nuit, dans un endroit si peu sûr.
 
 
 
     Le nouveau Consul de France, diligenté par le Département et peu habitué aux lourdeurs administratives, se trouva obligé d'utiliser des moyens détournés pour rapatrier son prédécesseur en plaçant l'urne dans la valise diplomatique au départ, parmi les mangues fraîches qu'on envoyait en échange du foie gras reçu par la valise à l'arrivée.


     Mais la Sabena (Air France n'assurant pas la ligne) égara le sac à Genève et le précieux colis n'arriva donc entre les mains de l'épouse désespérée, rentrée en métropole pour y mettre au monde son premier enfant, qu'une quinzaine de jours plus tard. Les mangues, hélas, n'étaient plus fraîches mais heureusement elles ne lui étaient pas destinées.
 
 
 
      La jeune veuve eut la curiosité, entre deux sanglots, d'ouvrir le téléphone portable qui faisait partie des objets du défunt et y lut le message suivant :
" Flavien, nous avons été coupés mais je voulais te dire : c'est toi que j'aime, j'en suis sûre à présent et j'arrive par le premier avion ! Mélanie toute à
toi "
 
 
 
 
F I N

Publié dans habarizaleo

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T
J'aime beaucoup cette fin ! Je suis par contre un peu triste pour les mangues...
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